Cette semaine, la Confédération - pas moins de trois offices fédéraux - a présenté au public sa nouvelle stratégie sur le climat. Et le résultat de cette stratégie est explosif : il s'agit de transformer complètement l'alimentation. L'objectif est que la population consomme moins de viande et que nous, les agriculteurs, cultivions davantage de végétaux. Et pour nos tracteurs et machines, qui circulent majoritairement dans les champs, le carburant doit devenir plus cher.

Après les Pays-Bas, c'est au tour de l'Irlande de vouloir réduire drastiquement l’effectif des animaux. Les Pays-Bas se permettent de réduire d'un tiers leur effectif grâce à un programme d'abandon progressif de 25 milliards d'euros. En Irlande, l'agriculture ne peut manifestement pas atteindre ses objectifs climatiques et le gouvernement prévoit donc d'abattre environ 200’000 vaches au cours des trois prochaines années. Chaque producteur laitier devrait être indemnisé à hauteur de 3'000 francs par animal. Si cette planification inqualifiable fait école, nous aurons dans un avenir proche une directive européenne correspondante sur la table. Et nous, les paysans suisses, nous nous retrouverons dans le rouge, devant des étables vides et notre taux d'auto-approvisionnement sera en chute libre grâce à la reprise dynamique du droit européen.

Bio Suisse se ridiculise et perd toute crédibilité. D'abord, l'association approuve, dans le cadre de la consultation, les 3,5% de surfaces de promotion de la biodiversité sur les terres arables et maintenant, elle constate soudain que cette mesure ne permettrait pas de disposer de suffisamment de surface. Une prise de conscience tardive est aussi une prise de conscience et leur demande de report d'un an de l'introduction a trouvé une oreille attentive auprès de l'Union suisse des paysans.

Le 25 septembre 2022, le peuple suisse a clairement rejeté l'initiative sur l'élevage inten-sif. Dans le contexte de la crise actuelle de l'approvisionnement international, le souve-rain suisse a envoyé un signal important.